NagaEarth
#Gestion des déchetsLe concept
Valorisation d’huile de cuisson usagée en biodiesel et en savon
Stages/Bénévolats
Cette organisation est basée sur le volontariat et invite des volontaires du monde entier à participer à la commercialisation et au développement de nouvelles méthodes de recyclage des déchets. Elle peut aussi accueillir des stagiaires.
Le long de la route qui relie le centre de Siem Reap aux plaines d’Angkor, se trouve l’usine de Naga Earth: une initiative dédiée à la valorisation de l’huile de cuisson en biodiesel et en savon!
Nous avons rencontré Tim Waterfield, fondateur et directeur de Naga Earth, dans leur usine, où le projet se déroule depuis 2008. En 2018, ils ont décidé de changer leur modèle d’association en celui d’entreprise pour pouvoir développer le projet avec plus de liberté.
Le projet a plusieurs objectifs. Le premier d’entre eux est de se libérer des combustibles fossiles et donc de tous les conflits causés dans le monde par cette ressource stratégique en utilisant du biodiesel. Deuxièmement, ils veulent équilibrer l’impact de l’industrie du tourisme en recyclant l’huile de cuisson. Enfin, enseigner l’hygiène aux enfants cambodgiens pour prévenir la propagation des maladies d’origine hydrique en faisant don de leur savon. Tous ces objectifs sont représentés dans le nom du projet “Naga Earth”, les Nagas étant un symbole de protection au Cambodge.
L’objectif de cette initiative n’est pas de générer des profits, mais de laisser leurs réalisations comme un héritage et de partager toutes leurs découvertes en termes de production de biodiesel. C’est pourquoi ils enseignent la production de biodiesel lors de cours hebdomadaires.
Ils récupèrent l’huile de cuisson de plus de 22 restaurants à Siem Reap. Cela évite que l’huile soit revendue dans les rues et réutilisée pour une nouvelle cuisson, ce qui cause de graves problèmes de santé.
Dans leur production de biodiesel, pas de machines sophistiquées. Ils n’utilisaient que ce qu’ils ont pu trouver dans le pays. La méthode est assez simple et ne nécessite que quelques ingrédients.
Le biodiesel résultant est biodégradable et non toxique. Il fonctionne dans n’importe quel moteur diesel et peut être mélangé avec du carburant ordinaire. Il produit 90% moins de carbone total et pas de soufre. Les 6000 litres de biodiesel qu’ils produisent chaque mois sont vendus au même prix que le diesel ordinaire.
Ils ont réussi à rendre le processus positif en énergie: pour un rapport de 1 à 10! Contrairement à la croyance populaire, tous les biodiesels n’ont pas une énergie positive. En effet, ces dernières années, de nombreuses entreprises produisaient du biodiesel en coupant des arbres et en produisant davantage d’huile de palme. Toutes ces entreprises se sont effondrées pendant la crise économique, mais Naga Earth est restée, grâce à son statut d’ONG.
Ils essaient d’être aussi proches que possible du zéro déchet en utilisant des contenants rechargeables. Si les clients ne désirent pas acheter davantage de savon, ils vont récupérer la bouteille chez le client pour qu’elle soit réutilisée.
Recycler l’huile de cuisson n’est pas le seul type de recyclage qu’ils pratiquent: ils ont rejoint le projet “precious plastic”, en collectant des informations sur les différentes manières de recycler le plastique dans le but de rendre leur découvertes publiques. Ils animent des ateliers de recyclage du papier chaque semaine et étudient actuellement un moyen de recycler le verre en le pulvérisant afin de l’utiliser comme composant de filtres à eau. Ils fabriquent également leur propre papier à partir de carton recyclé.
Le paragraphe suivant présente le processus de production du biodiesel. Si vous n’êtes pas intéressés, libre à vous de sauter ce paragraphe.
Tout d’abord, l’huile de cuisson est mélangée avec du méthanol afin de réaliser une transestérification.Cette réaction sera catalysée, c’est à dire facilitée, par l’ajout d’hydroxyde de potassium. Les produits de la réaction sont le glycérol et l’ester méthylique, le biodiesel.
Deuxièmement, ils doivent nettoyer le biodiesel des acides gras libres qui ne réagissent pas. C’est fait avec quatre lavages consécutifs. Un lavage par brouillard, puis trois lavages à bulles.
Enfin, ils évaporent l’eau des lavages pour obtenir un biodiesel utilisable.
Les sous-produits de la réaction de transestérification sont le méthanol et la glycérine en excès. Le mélange est chauffé pour évaporer le méthanol, qui est ensuite condensé et peut être réutilisé dans d’autres réactions. La glycérine entrera dans le processus de fabrication du savon par une simple saponification, une réaction similaire à la précédente mais utilisant de l’eau au lieu de méthanol. Il suffit ensuite d’ajouter un parfum pour obtenir du savon qui peut être utilisé à la fois pour le nettoyage et le dégraissage.