Le concept

Faire prendre conscience aux citoyens péruviens l’impact de la pollution plastique dans le pays, ce via différents évènements actifs et informatifs

Stage/Bénévolat

Des stages sont envisageables mais se renseigner et être prêt à travailler en autonomie.

Le problème à l’origine de la création de LOOP

L.O.O.P est née du constat qu’au Pérou, la population utilise beaucoup de plastique au quotidien. Il s’agit essentiellement de bouteilles en plastique, car l’eau du robinet n’est pas potable, et de sacs en plastique car il n’y avait, à cette époque, pas de taxes à payer sur ces sacs. Tout ce plastique se retrouvait alors sur les plages, dans les rivières, et un peu partout dans le reste du pays.

L.O.O.P, créé après avoir constaté le manque de connaissances sur la contamination plastique des milieux marins, a été fondé par 2 péruviennes : Irénée et Nadia. 

A l’époque de la création de L.O.O.P, le terme d’entreprise sociale n’existait pas au Pérou. Les fondatrices souhaitaient développer un nouveau modèle en parallèle du modèle classique des ONG qui fonctionne sur un financement par des acteurs externes. Elles souhaitaient développer un modèle basé sur l’autofinancement, d’où le choix d’entreprise sociale. 

Comme le concept d’entreprise sociale était un terme très nouveau au Pérou, il a été facile pour L.O.O.P.      de devenir LA référence dans ce domaine. Aujourd’hui ils sont les plus expérimentés et ont su établir un rapport de confiance avec les différents acteurs avec qui ils échangent.

Le modèle de L.O.O.P.      a été construit sur l’idée de créer des sacs réutilisables pour remplacer les sacs en plastique grâce à des bouteilles en plastique recyclées. Pour produire un sac, 35 bouteilles sont recyclées. 

Le marché des sacs réutilisables a vite commencé à saturer et le matériel utilisé pour leur fabrication n’était pas optimal (lors du lavage, de petites particules de plastique étaient rejetées dans l’eau, polluant sans le vouloir les milieux marins). 

Aujourd’hui, l’activité de vente de ces sacs n’existe plus. L.O.O.P propose plutôt à la vente des sacs en coton récupérés mais uniquement à d’anciens clients pour leur activité de branding. 

La production de sacs n’est plus du tout leur activité principale aujourd’hui, elles proposent à la place de vendre de nombreux services détaillés juste après. Et continuent toutes leurs activités de sensibilisation et de ramassage des déchets. 

Description de l’association

Il s’agit aujourd’hui d’une petite équipe. Le noyau de l’équipe est composé de 4 personnes plus 2 personnes qui les aident pour la partie administrative, RH et comptabilité. Le reste de l’équipe est composé de bénévoles qui les aident pour tous les événements      comme le nettoyage des plages, la sensibilisation dans les écoles etc…Ils sont présents dans 22 départements au Pérou grâce à certaines de leurs campagnes.

L.O.O.P agit donc auprès de plusieurs acteurs : des entreprises, et plus particulièrement auprès des salariés, des écoles privées et publiques, et auprès de tous les citoyens péruviens.

Ils concentrent leur activité principale sur le nettoyage de plage. Depuis 2016, et or période covid, le nettoyage de plage est vendu comme une activité “team building” aux entreprises. Par exemple, un supermarché a demandé de faire un atelier pour 30 de leurs salariés afin qu’ils se rendent compte de ce qui arrive sur les plages du Pérou. L.O.O.P vend cette activité comme un service, et cela leur permet en même temps de réaliser des campagnes de collecte.

Ils vendent aussi des services dans les écoles pour sensibiliser les étudiants, et développent de plus en plus leur activité de recherche, une nouveauté par rapport aux objectifs initiaux de L.O.O.P.     .  Leur recherche est centrée sur l’impact du plastique sur la pollution marine comme l’impact des filets de pêche et l’impact des microplastiques dans les cosmétiques.

En parallèle, ils font de nombreuses campagnes. Une des plus grosses campagnes organisées par L.O.O.P. (en partenariat avec Conservamos por Naturaleza)      est un grand nettoyage des plages dans tout le Pérou en mars chaque année depuis 2014. Cela permet de mobiliser les citoyens mais aussi de récupérer des données pour leur recherche.

L.O.O.P. organise aussi des expositions d’art avec les déchets plastiques. Cela permet de faire connaître un peu plus le plastique, ses effets et le monde marin. L.O.O.P.      offre l’opportunité aux artistes de passer 1 mois dans une maison à côté de la plage pour récupérer les déchets et créer des œuvres uniques. La présentation des œuvres sensibilise les citoyens, notamment le milieu scolaire. En 2021 cette exposition prévoit d’être      un peu différente à cause du contexte sanitaire mondial     . Il s’agira plutôt d’œuvres itinérantes dans la      capitale     .

L.O.O.P. organise d’autres campagnes dans l’année comme le jour sans sac plastique, le jour des océans, le jour de nettoyage des plages…

Elle met aussi en place une campagne sur l’impact des microplastiques pour sensibiliser les citoyens. En effet, même chez eux, sans s’en rendre compte et sans utiliser de bouteilles en plastique, ils rejettent quand même du plastique dans l’eau, à travers de simples gestes comme l’utilisation d’un exfoliant pour le visage.

De manière générale, ce sont les entreprises et les associations qui contactent L.O.O.P.     . Si elles voient par exemple que lors des ramassages leur marque est la plus trouvée sur le lieu (car L.O.O.P.      publie une liste des marques les plus trouvées à la suite d’un nettoyage) elles vont travailler avec L.O.O.P.Aujourd’hui les entreprises travaillant le plus avec l’entreprise sociale sont celles qui avaient le plus de leur produit sur les plages.

Ses impacts

Même si L.O.O.P. est née avec l’idée que le consommateur doit consommer de manière plus durable pour limiter cette pollution, elle veut aussi que le gouvernement et les entreprises agissent de manière plus durable pour obtenir de réel changement. 

Au bout de 5 ans, grâce à toutes les données que les personnes récupèrent sur les plages lors des campagnes de nettoyage, L.O.O.P. a pu produire un dossier listant tous les produits trouvés (type, marque…). Ce dossier a permis de générer une loi au Pérou, à la fin de l’année 2018, rendant les sacs plastiques payants dans les supermarchés. 

Cette action montre que le citoyen participe à son échelle au changement mais qu’il faut un appui du gouvernement pour qu’une population entière modifie sa manière de consommer. 

L.O.O.P. est très active sur les réseaux sociaux avec de nombreuses publications pour permettre au gens de connaître les campagnes. Elle participe à des groupes de travail avec le ministère de l’environnement au Pérou, pendant des réunions mensuelles ou bi mensuelles avec d’autres ONG et d’autres organisations qui travaillent dans le thématique du monde marin. 

Pour orienter la sensibilisation vers une modification de la prise de conscience, l’activité de recherche est extrêmement utile. Grâce aux données récupérées, le gouvernement agit. Par exemple, il y a une loi en 2021 qui entrera en vigueur pour interdire l’utilisation de polypropylène dans le domaine de la restauration ; le seul point négatif est qu’il n’existe pas actuellement d’alternative sur le marché. 

Ils travaillent aussi main dans la main avec de nombreuses coopérations en leur fournissant des données de terrain à analyser.

Il est important de travailler main dans la main avec les entreprises, le secteur public et les citoyens. Il faut qu’il y ait une conversation constante pour échanger et avancer. 

L.O.O.P travaille sur cette sensibilisation en cherchant à proposer des alternatives. Par exemple, pour éviter d’utiliser des bouteilles en plastique, il existe maintenant des points d’eau pour récupérer l’eau, L.O.O.P communique à ce sujet. 

Sensibiliser en montrant cette alternative permet aux gens de pouvoir agir sans avoir à se poser la question de comment ils vont le faire pour remplacer les bouteilles en plastique. 

Durant la quarantaine, le gouvernement a mis en place un programme, qui s’appelle “j’apprends à la maison ”et qui a sollicité L.O.O.P pour faire des petites émissions de sensibilisation sur la contamination plastique et la pollution des océans. C’est un moyen supplémentaire de toucher un grand nombre de personnes.

Sa définition du développement durable

“il s’agit d’un développement qui inclut les 3 piliers : économie, environnement et social. Actuellement il faut aussi inclure les objectifs du développement durable (les 17 ODD) avec l’éducation, le genre, les partenariats, plusieurs aspects qui entrent en compte. C’est un développement qui permet au gens aujourd’hui de vivre sans compromettre ceux de demain. Nous pouvons bien vivre aujourd’hui sans avoir à faire quoique ce soit de mauvais pour la planète ou pour l’économie.”

Son engagement dans le développement durable

D’un point de vue économique, elle s’autofinance grâce à ses services.

Le modèle économique de LOOP est composé environ comme suit :  40% issu de la sensibilisation, 30% d’ateliers de sensibilisation pour les salariés des entreprises organisés en ligne, 20% de la recherche (par exemple ils sont en train de faire une consultation      voulant avoir des informations sur réalité du terrain au Pérou), et 10% de sponsors leur permettant de financer leurs campagnes.

Le pilier environnement est inscrit dans les gènes de L.O.O.P à travers la protection des milieux marins.

Depuis sa création, elle a pu constater un changement dans la conscience écologique des péruviens. Tout d’abord, il y a eu un énorme changement depuis 10 ans avec une augmentation du nombre d’ONG et d’entrepreneurs dans le domaine de l’environnement.  Mais en même temps, le Pérou est très en retard par rapport à l’Europe et à d’autres pays occidentaux dans le sens où il y a peu de magasins de vrac, et encore beaucoup de gens qui préfèrent aller au supermarché plutôt que dans les marchés.

La conscience écologique se développe mais reste surtout accès sur le recyclage et pas forcément sur ce qui se passe en amont. L.O.O.P a une réelle volonté de parler de l’amont afin de stopper la production du plastique, évitant ainsi le besoin de recyclage.

Le travail qui continue à être mené est de développer cette prise de conscience et de ne pas seulement réagir aux lois qui ont été créées.

L.O.O.P est aussi engagé d’un point de vue social. En effet, la majorité des bénévoles sont des jeunes issus de toutes les classes sociales. Ils font du nettoyage de la forêt amazonienne      et pas seulement des plages par exemple, permettant de toucher tous les milieux. L.O.O.P permet à des personnes issues de quartiers défavorisés d’acquérir des compétences, de travailler lors des campagnes de nettoyage, d’échange, de faire des rencontres…

L.O.O.P a pu constater un changement dans les habitudes des péruviens. Voici une petite histoire illustrant parfaitement ce changement : “ il est habituel d’avoir des personnes qui nous aident à la maison au Pérou. Chez Inès, il y a une bouteille de plastique que l’on remplit avec du plastique non recyclable, tout est mis dedans, bien compact formant ainsi une brique. Elles peuvent ensuite être utilisées pour construire des maisons. Le but est d’éviter d’utiliser du plastique mais si les gens en utilisent, ils peuvent leur donner une seconde vie. Cette dame a vu que sa maman le faisait et cela lui a donné envie de le faire aussi. Aujourd’hui elle en a assez pour construire une chaise”

Cette petite histoire réchauffe le cœur. La sensibilisation passe aussi par le fait de voir les gens faire des gestes simples pour limiter l’utilisation de plastique ou trouver des solutions pour le réutiliser.

Réplicabilité du projet :

En France il existe déjà des initiatives d’entreprises avec un but social on les appelle les ESS (Entreprises sociales et solidaires) donc c’est totalement faisable. 

Les freins de ce modèle sont surtout le fait que certains des services ne sont pas perçus comme essentiels donc quand il y a des réductions de budget dans des entreprises cela les impacte aussi. Également leur impact dépend de ce que les autres acteurs font et pas seulement que leur motivation et effort, donc ça peut prendre du temps d’avoir des résultats.     
D’un autre côté, notre modèle permet d’allier les volontés sociales, économiques et environnementales et alliant aussi des acteurs publics, privés et citoyens. C’est donc une expérience très utile pour ceux qui en font partie.

Les conseils :  Il ne faut bien sûr pas se décourager au début et pour cela c’est très utile et souvent nécessaire d’avoir une équipe pour se soutenir dans les moments difficiles. N’hésitez pas à partager, créer des partenariats, on est plus forts ensembles, que seuls de notre côté.