La ferme urbaine du Tipi

#Communauté Durable#Ferme Urbaine

Le concept

Le Tipi est une ferme urbaine située dans Avignon. Elle a pour vocation d’être un support pédagogique en étant ouvert à tous ceux qui souhaitent découvrir l’agriculture urbaine mais aussi s’investir dans la vie du lieu. Le Tipi accueille aussi de nombreux événements festifs.

Stage/Bénévolat

Accueil de stagiaires et/ou services civiques régulièrement ! Offres sur leur site !

Origine du projet

L’association qui porte ce projet s’appelle les jeunes pousses, elle gère la ferme urbaine (le tipi) ainsi qu’une champignonnière dans Avignon. Le projet du tipi a été pensé par 2 personnes qui sont les cofondateurs du Tipi : Ines et Paul. Ils sont accompagnés par 2 salariées : Zoé et Léa, ingénieurs agronomes. Pour compléter l’équipe, il y a 3 services civiques.

Ils ont pu acquérir ce terrain grâce à un budget participatif lancé par la ville d’Avignon, ils ont été les lauréats et ont pu obtenir les fonds pour se lancer. La ville a mis à disposition le lieu où se trouve actuellement la ferme urbaine. 

L’idée et la conception du projet démarrent en mars 2020. L’équipe arrive sur le terrain fin mai début juin 2020 et l’inauguration a lieu en septembre de la même année. Sur ce terrain il y avait un collège puis une friche laissée à l’abandon. Ils ont dû repenser entièrement l’espace et travailler le sol de nature rocailleuse et donc peu fertile. 

Le nom de ce lieu vient de la configuration du terrain, qui fait penser à un tipi. 

Les habitants ont tout de suite été intégrés dans la construction de ce lieu, à chaque étape et pour chaque espace. 

Descriptif du projet

La ferme urbaine s’étend sur une surface d’une demi-hectare. Toutes les productions sont cultivées suivant des pratiques biologiques, d’agroécologie et de permaculture. Cette ferme urbaine est aussi un lieu d’expérimentation de pratiques agricoles pour tester de nouveaux substrats, de nouvelles techniques…L’objectif est que toutes les zones de cultures soient des supports pédagogiques pour les habitants. Le but n’est pas de devenir concurrentiel avec les maraîchers mais plutôt d’être une vitrine de ce qui peut se faire et mettre en valeur la production locale. 

Il y a différents espaces de cultures, on peut trouver un espace de jardin en bac potager qui va passer en planche de culture de fleur, un poulailler avec actuellement 4 poules. Elles ont pour rôle d’enrichir le sol grâce à leur déjection et participent à la bonne gestion du substrat en gratouillant, picorant…

A l’entrée on trouve un jardin – labyrinthe en botte de paille : il s’agit de cultiver sur des bottes de paille, récupérées chez un agriculteur du coin, avec plusieurs hauteurs de bottes pour créer un jardin – labyrinthe. Sur les bottes est déposé du drèche de bière (résidu du brassage pour la fabrication de la bière) qu’ils récupèrent gratuitement d’une brasserie d’Avignon. Ces déchets sont ainsi revalorisés par la ferme urbaine. En l’hydratant, le drèche va s’infiltrer dans les bottes, décomposer la paille et permettre ainsi de pouvoir planter directement les cultures dedans. La durée de vie d’un espace comme celui-ci est d’un an. Après utilisation, les bottes de paille décomposées ne sont pas jetées mais vont être réemployées soit pour former un couvert végétal aux futures cultures soit pour fertiliser les sols comme le terreau.  

Cet espace montre que l’on peut cultiver différemment, grâce à un nouveau support et sans avoir besoin de terre comme substrat. Cette méthode peut être répliquée en école dans des cours bétonnées par exemple. 

On trouve aussi un champ de plantes aromatiques qui pourront être transformés en huiles essentielles par exemple. Ils essaient de faire du lien avec des acteurs locaux. Ils sont actuellement en lien avec une personne qui fait des liqueurs et qui pourra utiliser ces plantes aromatiques. Il y a aussi une prairie fleurie avec des ruches.

De plus on peut trouver un jardin mandala sur buttes en forme circulaire inspiré de la permaculture (superposition de plusieurs matériaux en alternant les couches azotées et phosphorées). Cet espace est actuellement un espace de plantes potagères. Il va devenir un espace pour les plantes médicinales. Il est construit suivant 4 axes, correspondant aux 4 points cardinaux, et chaque quart se rapporte à un élément naturel : l’eau, le feu, la terre, l’air. 

La sélection des espèces végétales va se faire en fonction de ces critères. Par exemple, dans l’eau se seront les choux, les salades, des végétaux à feuilles grasses, charnues ; dans l’air se seront des choses plus volubiles, légères ; dans le feu se seront des tomates, du piment et dans la terre se seront des végétaux plutôt de couleur marron et des plantes racines. De part et d’autre de cet espace de grosses buttes ont été construites pour apporter de l’ombre, couper le vent très présent à Avignon et aussi pour visuellement représenter une onde, comme lorsque l’on jette un caillou dans l’eau. 

Il y a un site de compostage qui est géré par l’entreprise cyclocompost, qui, avec un vélo cargo, collecte les déchets de plusieurs restaurateurs dans le centre d’Avignon et qui permet de revaloriser les déchets urbains. Le compost est utilisé sur place dans l’ensemble des espaces cultivés de la ferme. Il sera ensuite ouvert aux habitants pour qu’ils puissent déposer leur compost. 

Pour ce qui est de la champignonnière, elle se trouve sous un hôtel, une partie de la production va au restaurant de l’hôtel et le reste est vendu. La production est faite sur le marc de café récupéré dans les bistrots d’Avignon. Ils récupèrent ensuite les déchets de la champignonnière pour les incorporer dans les mélanges pour fertiliser les sols du Tipi.

 Sur le site on trouve aussi :

–          Des toilettes sèches : construites à partir de matériaux réutilisés (planche, palette). Le but de ces toilettes est de pouvoir revaloriser les déchets produits dans le jardin. Ils ont fait appel à des collectifs d’ébénistes, et des designers pour la construction.

–          Des conteneurs : un qui va abriter une boutique de producteurs, car ils souhaitent être un point relais de dépôt de panier de producteurs du coin, et d’autre qui sont plus détaillés ci-dessous.  

Sa définition du développement durable

Nous pensons que le développement durable se traduit par une transition de nos sociétés vers des modes de vie, de production et de consommation respectueux de notre environnement ainsi que des femmes et des hommes qui habitent notre planète. Cette transition s’inscrit dans la durée pour ancrer durablement les nouvelles pratiques dans nos modes de vie. Ces mutations s’opèrent à tous les niveaux de la société et doivent intégrer à la fois la dimension environnementale mais aussi un pilier social ainsi qu’un pilier économique, sans quoi la notion de durabilité est incomplète.

Son engagement dans le développement durable

Ce projet a pour volonté de créer du lien social à travers différentes activités.

Tout d’abord des activités évènementielles avec une zone de spectacle en plein air (il s’agit d’un conteneur, habillé par des ébénistes, avec une scène de concert à l’intérieur. Ils ont pu recevoir des groupes de musique mais souhaitent aussi accueillir des spectacles vivants, des conférenciers, pouvoir organiser des débats, faire du cinéma en plein air, etc…).

Il y a une cantine et un bar qui sont dans un conteneur venu de Marseille. C’est un membre de l’équipe qui s’est occupé de cuisiner les produits de la ferme lors des évènements. Par la suite, elle sera mise à disposition de cuisiniers itinérants. Par exemple, elle sera mise à disposition d’une jeune entrepreneuse dont le but est de lancer sa production de pâtes fraîches et donner aussi des cours de cuisine. Elle sera aussi mise à disposition de centres sociaux et d’écoles pour organiser des ateliers de cuisine. L’idée est qu’ils puissent venir cueillir les produits et les transformer sur place, directement. C’est un réel support pédagogique pour sensibiliser les enfants mais également les parents. 

Il y a aussi des espaces de rencontre avec notamment un terrain de pétanque, et un espace de détente, il est composé de hamacs, de tables pour pouvoir se réunir et d’un tipi ouvert, avec, dans le futur, des plantes grimpantes sur la structure en bois. La conception de cet espace sera désignée pour pouvoir composer plusieurs zones de détente avec des ambiances. Ce lieu est un clin d’œil au nom de la ferme.

Sur place nous pouvons aussi trouver un atelier de céramique où un jeune céramiste travaille actuellement. Cet espace accueille aussi les bureaux de l’équipe du tipi (en attendant d’en louer ailleurs) et un espace d’herboristerie qui peut aussi être un espace pour faire des ateliers. Ils font aussi des marchés de producteurs et d’artisans, l’occasion de créer des liens avec les maraîchers et des artisans locaux.

L’idée du lien social va plus loin: ils veulent toucher des gens qui ne sont représentés nulle part, qui sont moins intégrés, voire isolés grâce à des partenariats avec des centres sociaux de la ville. Ils travaillent avec les missions locales, en accueillant des jeunes le jeudi de la PJJ (la protection judiciaire de la jeunesse). Ils font aussi des visites et des interventions dans des écoles.

Le samedi il y a des chantiers participatifs ouvert à tous et le jeudi c’est la journée bénévole.

La période actuelle limite les évènements mais lors de la journée d’ouverture il y a eu plus de 1000 personnes !

Il y a un réel élan d’investissement et d’implication de la part des habitants. Par exemple, un habitant, dont le père est apiculteur, a ramené gratuitement un piège à frelons asiatiques qu’il a fait breveter pour les capturer car ce sont des prédateurs des abeilles. 

Pour ce qui est du modèle économique, il n’est pas basé sur la vente de la production de la ferme, ni sur l’entrée des évènements. Les seuls revenus de la ferme proviennent de la vente des repas et de boissons lors des évènements. Leurs autres sources de revenus sont une activité de conseil auprès d’autres villes qui veulent développer des fermes urbaines similaires, du conseil auprès des jardins, des écoles, et du team building pour les entreprises. A l’avenir, ils souhaitent dispenser des formations sur les diverses techniques agricoles comme la permaculture ou l’agroécologie. 

Actuellement, en période de COVID, la ferme urbaine fonctionne grâce aux subventions de la ville, de l’agglomération, du département, de la région, de l’État, des fonds privés ainsi que la CAF, le RSA et ils répondent à des appels à projet. 

Quelle évolution?

Le projet étant récent il y a beaucoup de projets à venir tels que la création d’une grande serre horticole (pour remplacer la petite actuelle, l’idée serait de produire les plants pour la ferme mais aussi pour des jardins partagés et des jardins familiaux d’Avignon et pour faire de la vente de plantes. L’idée est de pouvoir sélectionner les plants et produire leurs propres semences pour la ferme. Cela sera aussi un support pédagogique pour les habitants. 

Il y a aussi une l’idée de créer une forêt comestible : composée d’arbres fruitiers avec différentes hauteurs ainsi que des buissons pour former des strates. Pour cet espace, ils travaillent en collaboration avec des paysagistes, des agronomes et des designers. Ils vont créer des zones plus touffues pour créer des habitats, des réserves de biodiversité. Les habitants pourront là aussi se balader librement, cueillir des fruits et utiliser cet espace comme support pédagogique.

Réplicabilité ?

Pour eux il est réplicable, mais il faut bien réfléchir au modèle économique pour diversifier les sources de revenus et ne pas se baser uniquement sur la vente de la production. Les freins potentiels sont le vol de produits si la ferme est installée en ville et les dégradations des infrastructures. 

Un point fondamental à mettre en place est le volet pédagogique, surtout en agriculture urbaine pour reconnecter les gens à leur alimentation et à l’agriculture en règle générale.

Un deuxième point important est le réseau, afin de travailler et de mettre en relation des acteurs divers tels que les structures sociales, les politiques, les écoles…

Le maillage partenarial est fondamental pour que le projet soit pérenne. 

L’association a aussi fait le choix d’intégrer les habitants à chaque étape de la mise en place de la ferme afin de voir les changements concrets que peut leur apporter la ferme dans leur quotidien. 

Contact

https://www.facebook.com/letipiavignon