Le concept
Le Talus est un projet de l’association HEKO Farm qui souhaite promouvoir l’agriculture dans les milieux urbains ainsi que la création de lien social. Ce projet est situé dans le 12e arrondissement de Marseille.
Stage/Bénévolat
Toujours ouverts à l’accueil de bénévoles ! A voir selon les projets pour des stages.
Origine du projet
L’idée de développer ce projet vient de Carl Pfanner et Valentin Charvet, avec le soutien du président de l’association HEKO Farm.
Initialement, la zone du Talus est une zone de dépôt des débris des travaux de construction de la L2, (Autoroute A507) passant juste sous le Talus. Elle était donc remplie de gravats et de béton, sable etc. Ce terrain a été considéré comme délaissé du chantier depuis 2017. La société rocade de la L2 a décidé de faire un partenariat avec HEKO Farm pour mettre à disposition ce terrain et créer le projet du Talus. Le nom de cette ferme participative vient de la présence de talus entourant la zone maraîchère.
HEKO Farm est une association œuvrant avant tout pour ses adhérents (qui sont au nombre de 1700) et 290 bénévoles engagés.
L’équipe est composée de 5 salariés.
Descriptif du projet
Le projet Le talus est une ferme urbaine participative de 3500 m2 qui met au centre de ses préoccupations ses adhérents. La principale zone d’activité est une zone de 500 m2 sur laquelle est pratiquée du maraîchage sur sol vivant, c’est -à -dire qu’il n’y a aucune activité de labourage, avec des techniques bio-intensives. Ces produits (légumes fruits, légumes feuilles, légumes fleurs, plantes aromatiques, œufs) sont mis à la vente à disposition des adhérents et fournissent aussi la plateforme paysanne locale (PPL) qui distribue ces produits dans les restaurants de Marseille.
En termes de prix, ils sont équivalents à ce qui est vendu dans les marchés maraîchers. Les adhérents sont autonomes et pratiquent l’autocueillette, quand une planche est mature (disponible à la récolte) les adhérents prélèvent la quantité qui leur plaît à acheter. Ils vendent aussi du mesclun, c’est la spécialité du Talus.
Diverses activités sont proposées à destination des adhérents, il s’agit aussi d’un lieu culturel et musical, il y a également une buvette et une zone de restauration où sont valorisés les produits du Talus.
Il y a à disposition des adhérents des bacs potagers à louer à l’année, leur permettant de cultiver ce qu’ils souhaitent. Le talus leur fournit le contenu et le contenant, ainsi que des semences. Il s’agit ici de la partie jardin partagée de la ferme. Ils sont totalement autonomes.
Toute la production du Talus est bio, elle ne possède pas de label car il s’agit d’une toute petite production. Les seuls amendements apportés sont du compost et du terreau.
C’est un vrai laboratoire à ciel ouvert qui a pour but de tester toutes les techniques d’agriculture urbaine et non pas de nourrir Marseille.
La ferme fonctionne par planche de culture, entre 2 planches se trouve un sol en BRF (bois ramifiés fragmentés) qui se décomposent très vite permettant de nourrir le sol et de le protéger. Il agit comme couvert végétal du sol et évite qu’il se déshydrate.
L’une des évolutions de la ferme réside dans l’arrivée de trois serres-dômes fin novembre. Elles ont été conçues par un artisan en Ardèche, puis le Talus a organisé des ateliers de co-construction pour finir de les monter sur place.
Elles seront utilisées pour accueillir l’espace pépinière. Jusqu’à présent les semis étaient réalisés à même le champ, les plants potagers, notamment les salades, proviennent d’une pépiniériste. Ces serres-dômes permettent d’étendre la plage culturale sur du plus long termes, faire leur propre semence (partir directement de la graine) et ainsi pouvoir être autonome dans la production de leur légume : de la semence à la consommation du légume.
Elles possèdent trois modèles de refroidissement ou de chauffage, elles sont équipées d’un puits canadien, d’un bassin faisant lieu de tampon thermique pour réguler la température entre l’intérieur et l’extérieur. Elles sont équipées aussi de fenêtres avec des vérins qui sont composés d’une résine, qui, en fonction de la température qu’il fait, va se dilater et laisser les fenêtres s’ouvrirent.
Pour devenir adhérent au Talus il n’y a rien de plus simple : plusieurs forfaits à l’année sont disponibles, l’adhésion est gratuite pour les mineurs, de 1€ pour les bénéficiaires de minima sociaux et sinon l’adhésion est de 6€. L’idée est de ne pas refroidir les personnes souhaitant s’investir dans ce projet avec des prix d’adhésion trop élevés. Il y a aussi des adhésions à la journée de 1€.
Le projet est financé par un modèle triple. Tout d’abord ils vendent des prestations et services (produits bruts et produits transformés), ensuite ils sont soutenus par des mécènes qui les soutiennent depuis le lancement du projet en 2017 et enfin ils sont soutenus par des collectivités territoriales. A termes, le but est d’acquérir une certaine autonomie économique pour faire vivre le projet.
Sa définition du développement durable
Nous avons demandé à Anaïs qu’elle était pour elle sa définition du développement durable. Ayant suivi une formation dans le domaine de la recherche fondamentale, ce terme n’est pour elle pas très parlant dans le sens : comment savoir si un développement est durable ou non ? Pour elle l’association œuvre davantage pour créer de l’emploi, travail au service de leurs adhérent pour qu’ils prennent du plaisir et observe toutes les manifestations de la vie dans un monde très urbains.
Son engagement dans le développement durable
Ce projet répond aux objectifs du développement durable et s’inscrit aussi dans une logique d’économie circulaire et d’invitation à la transition écologique.
D’un point de vue social, le projet veut développer le lien social à travers toutes les activités proposées à la ferme. Le but premier est de créer du lien entre tous les acteurs du projet. Le Talus a aussi un partenariat avec l’école d’air bel pour les sensibiliser à l’environnement. Avec les classes de CP ils ont créé un mini maraîchage sur sol vivant et ils voudraient créer un mini mesclun au sein de l’école.
Ils travaillent également avec des personnes en situation de handicap comme l’UNADEV (Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels) qui ont fait une balade sensorielle dans le talus et dégustation de certaines espèces.
Anaïs responsable du pôle pédagogie propose à tous ceux qui veulent de s’initier à tout ce qui est mis en place sur le site : maraîchage sur sol vivant, les principes d’agroécologie, d’agroforesterie, viticulture amatrice (cycle de vie des poules), biodiversité, zone refuge, gestion des déchets et de biodéchet. “Qui veut s’initier au monde vivant est le bienvenu.” Elle les reçoit et construit des ateliers pour eux
D’un point de vue environnemental, la ferme souhaite sensibiliser au maximum les citadins sur l’agriculture, les légumes de saison… Elle organise des petites formations non professionnelles à destination des adhérents sur ½ à 1 journée. Elles peuvent être sur le kombucha, le kéfir, les plantes médicinales, les cosmétiques naturels, des formations avec un menuisier. Ils utilisent beaucoup le principe du séchoir solaire et de la fermentation.
De plus, depuis son installation le talus a vu une nette amélioration de la biodiversité et de la qualité du sol. Le projet est en partenariat avec la LPO (ligue de protection des oiseaux) et il est dit “zone refuge de biodiversité”. Une zone humide est également présente sur site, qui est une réelle niche de biodiversité puisqu’il s’agit d’un point d’eau où le monde vivant va pouvoir boire, manger, se reproduire en toute tranquillité. C’est également un bon régulateur de moustique grâce à la présence de gambusia qui sont friands des moustiques.
La ferme est aussi une plateforme de compostage collectif. Il y a actuellement 3 composteurs en bois fournis par la métropole sur site ainsi que des bio seaux distribués aux adhérents. Tout le monde est invité à déposer ses bio déchets qui seront revalorisés, après compostage, dans la zone de maraîchage en tant qu’engrais.
D’un point économique, le projet souhaite développer des projets, des associations en lien ou pas avec l’agriculture urbaine.
Quelle évolution?
Le talus a obtenu une parcelle avoisinante où seront transportés les conteneurs du talus déjà présents sur la parcelle pour créer un village ainsi que 13 nouveaux conteneurs qui serviront d’espace culturel, de scène musicale, d’espace de coworking. Et pourquoi pas à termes, héberger des porteurs de projet pour qu’une dynamique se crée et qui soit variée de celle du talus. De plus, ce déménagement permettra d’augmenter la taille des parcelles cultivables avec cette nouvelle parcelle. La structure passera ainsi de 3500 à 8500 m2.
Contact
Anais Ricout (responsable du pôle pédagogie), Valentin Charvet, Carl Pfanner.
https://www.facebook.com/leTalusMarseille