La cité de l'Agriculture

#Communauté Durable#Ferme Urbaine

Le concept

La Cité de l’agriculture est un laboratoire de recherche action sur les transitions agroécologiques dans les villes. Le projet se base sur deux piliers : l’agriculture urbaine et l’alimentation durable en ville.

Stage/Bénévolat

 Pas d’offre lors de notre rencontre, mais ouvert à toute proposition !

Origine du projet

La cité de l’agriculture est une association loi 1901 basée à Marseille. Le projet est né en 2015 sous l’impulsion de sa fondatrice Marion Schnorf. Pour mieux comprendre l’origine de cette association il faut se remettre dans le contexte de l’époque où les thématiques d’alimentation durable et d’agriculture urbaine sont très novatrices et commencent seulement à éclore. Il existait des cités de la mode, de l’architecture, du design et aucune pour l’agriculture. C’est ainsi que germe l’idée de créer une cité dédiée à l’agriculture en ville et à l’alimentation durable, d’où son nom de “la cité de l’agriculture”. 

Ce lieu a été pensé pour regrouper les différentes initiatives engagées dans l’agriculture urbaine et l’alimentation durable à Marseille, pouvoir informer et sensibiliser les citoyens sur ce qui se passe de la graine à l’assiette et soutenir des projets engagés dans ces thématiques. 

De 2015 à 2018 l’association a un fonctionnement relativement simple, sans activités financières et sans salariés. A partir de 2018, à la suite d’un prêt accordé à l’association, les premiers salariés sont embauchés, les locaux sont installés et le restaurant ouvre à l’automne 2018 ce qui permet d’apporter plus de visibilité et de vie au lieu. 

Fin 2019, le plan d’action de la métropole en faveur de l’agriculture urbaine est voté. La cité de l’agriculture commence à se faire une place et les recrutements s’accélèrent. De plus en plus de projets de grandes envergures lui sont confiées ; c’est aussi à ce moment que l’association commence à traiter et avoir un programme d’activité autour de la question de l’alimentation durable, ce qui n’était pas le cas jusque-là. 

L’année 2021 va être une année importante aussi avec l’inauguration officielle de la ferme urbaine (verger maraîcher).

Descriptif du projet

La cité de l’agriculture possède plusieurs locaux, afin d’être adaptée au territoire, avec une ferme urbaine et un marché de producteurs dans le 15ème arrondissement et la partie restaurant, la bibliothèque et les bureaux en centre-ville. 

Aujourd’hui la cité de l’agriculture est un lieu avec 4 pôles de travail.

 Un pôle terrain qui vise à expérimenter les manières de produire et de se nourrir. Il y a dans ce pôle un restaurant accessible à tous et fonctionnant en circuit court, une ferme urbaine, un marché de producteurs, des activités autour de l’alimentation durable avec un objectif social : rendre cette alimentation accessible à tous. Ce pôle permet à l’association d’être considérée comme un porteur de projets et de pouvoir expérimenter. Il y a ensuite un pôle plutôt tourné vers la prospection où là ils vont venir interroger, proposer de nouveau modèle, travailler sur la question des modèles économiques, des impacts de l’agriculture urbaine, la recherche de foncier, la question de l’accompagnement, du conseil, de l’expertise. Ce pôle permet d’infuser dans le pôle terrain la partie plus théorique, la partie concernant la prospection, en amont des projets. 

Le troisième pôle est le pôle transmission qui va traiter la question de la formation des porteurs de projets en agriculture urbaine, leur accompagnement, composé d’un accompagnement ciblé et individualisé avec la possibilité de suivre une formation collective. Ce pôle traite aussi de la création de vocation, projet assez nouveau qui leur tient à cœur. En effet, aujourd’hui il y a un problème d’employabilité des jeunes à Marseille, notamment dans les quartiers nord, et face à cela en région sud, un agriculteur sur deux partira à la retraite d’ici 10 ans. La cité de l’agriculture souhaite créer chez les jeunes cette vocation agricole afin de résoudre un problème plus global qui est celui de la génération suivante d’agriculteurs. On sait aujourd’hui que pour que la transition agroécologique se fasse nous allons avoir besoin de plus de main d’œuvre, de personnes travaillant dans l’alimentation durable et l’agriculture urbaine, d’autant plus que, d’après des études, en 2050 il y aura de plus en plus de monde vivant en ville. Il y a une vraie question autour de la création et de l’emploi.

Le dernier pôle est un peu la porte d’entrée de la cité de l’agriculture, c’est le pôle société – forum. Dans ce pôle il y a toute la dimension événementielle, accueil du public, fédération du réseau des porteurs de projets pour que la gestion du territoire sur lequel ils interviennent soit pérenne. Il y a aussi la mise en place d’un annuaire sur l’alimentation durable, il correspond à la vitrine de l’association, là où les projets sont le plus visibles.  

L’équipe actuelle est composée de 11 personnes dont 9 salariés et 3 stagiaires ou services civiques avec des profils pluridisciplinaires, jeunes et dynamiques. Cette équipe s’est rapidement agrandie depuis 2 ans en multipliant le nombre de salariés par 4, ce qui montre un réel intérêt pour les thématiques abordées par l’association. L’équipe teste un nouveau modèle d’organisation, le modèle de l’holacratie se basant sur une hiérarchie des rôles, formant ainsi de petites équipes pour chaque projet. Dans le cas de la cité de l’agriculture, qui gère 42 projets, il s’agit de former de petites équipes par projet avec des rôles spécifiques pour chaque membre afin d’avoir une répartition des tâches et pouvoir diluer et partager la responsabilité de la gestion du projet.  

Au niveau des projets gérés par l’association, ils sont nombreux et variés avec certains plutôt opérationnels, d’autres théoriques ou bien plus tournés vers la politique. Ils sont répartis entre les 4 pôles de l’association cités ci-dessus, et chacun se voit attribuer une feuille de route et ainsi qu’un budget. Voici un panel d’exemples de projets que peut encadrer l’association, en sachant que certains projets peuvent être plus “dormant” que d’autres : végétalisation de la terrasse de la cité, développer la fédération de réseaux, développer la question de l’accompagnement, gérer l’événementiel IN et l’événementiel OUT, etc…

Les projets soutenus par l’association sont sélectionnés sur l’état d’avancement du projet en redirigeant vers les bonnes personnes. Pour cela, l’association envoie au préalable un questionnaire d’avancement. Ensuite, soit les porteurs de projet sont renvoyés vers les permanences tenues par l’équipe salariée tous les jours si le projet est au stade d’idée, soit, si le projet a un stade d’avancement suffisamment mature, un rendez-vous est pris par la personne chargée de l’accompagnement des porteurs de projet et au besoin redirigés vers d’autres membres de l’équipe.  

Les projets soutenus et accompagnés par l’association sont localisés dans la région Sud et une grande majorité sont à Marseille.  

L’association compte environ une trentaine de bénévoles actifs sur la ferme urbaine. 

Deux systèmes d’adhésion : une adhésion pour les professionnels, les porteurs de projet et une adhésion pour les bénévoles.

Leur définition du développement durable

Face à l’urgence climatique telle qu’on la connaît, notamment sur les questions alimentaires et agricoles, le concept de développement durable n’est pas suffisamment fort. Il faudrait plutôt employer le terme de transition écologique, qui, dans le contexte actuel a remplacé un peu le développement durable mais ce n’est toujours pas un terme suffisamment fort. 

Je préfère employer le terme de bifurcation agroécologique. Si on pouvait définir le développement durable ce serait une évolution de la société plus sobre, plus saine, plus juste et plus respectable de l’ensemble des êtres vivants.

Son engagement dans le développement durable

La cité de l’agriculture est engagée sur les trois piliers du développement durable.

D’un point de vue environnemental, par les thématiques traitées par l’association, elle est engagée sur ce pilier. Un des projets que nous pouvons prendre en exemple pour voir concrètement son engagement est la ferme urbaine de la cité de l’agriculture. Initialement quand l’association a récupéré cet espace c’était une friche, au bord de l’autoroute, avec de la terre de remblais issue de chantiers.  Aujourd’hui, la qualité du sol s’est amélioré puisqu’une activité de maraîchage sur sol vivant est possible, grâce à un travail d’amendement au préalable avec du BRF (bois raméal fragmenté) notamment ainsi que des pratiques d’agroécologie et d’agroforesterie. Au sein des projets d’agriculture urbaine soutenus par l’association nous retrouvons des impacts positifs pour l’environnement comme la diminution des îlots de chaleur et l’amélioration de la qualité de l’air des habitants. Tous ces impacts sont mesurés, quantifiés en parallèle de la mise en place des projets.  

D’un point de vue économique l’association a un modèle autosuffisant, s’inscrivant dans la famille des entreprises de l’économie sociale et solidaire, et reposant sur 4 axes de financement : 80% vient des subventions publiques (allant de la métropole à l’Europe), les levées de fonds privés grâce à quelques fondations, les adhésions et les prestations, qui devrait prendre une place de plus en plus importante. 

Pour la ferme urbaine, l’idée est d’avoir un équilibre économique pour qu’elle s’autofinance, grâce à des activités telles que le team building, des ateliers, des formations, etc… 

D’un point de vue social, la cité de l’agriculture a pour vocation de sensibiliser et de rendre accessible l’agriculture urbaine et l’alimentation durable à tous. Ils travaillent avec des centres sociaux, des quartiers défavorisés de Marseille et ils voient au quotidien l’impact de l’agriculture urbaine sur leur fonctionnement, les interactions sociales. L’alimentation durable est une thématique transversale touchant tout le monde. Ils ont mis en place des systèmes de paniers solidaires à prix réduit avec des AMAP, le développement du marché dans le 15ème  arrondissement, une collaboration avec VRAC, et la mise en place d’activités pour sensibiliser à ce mode de consommation comme l’organisation des 48 h de l’agriculture urbaine, des petites conférences… Leur but est de faire prendre conscience aux populations les plus précaires qu’il y a une injustice dans l’accès à l’alimentation et qu’il existe des solutions à cela en passant par un changement du mode de consommation. D’après des études menées par la cité de l’agriculture, il y a une réelle prise de conscience qui est en train de se faire. 

L’association est très active sur sa communication à travers divers supports : chaine YouTube, page Facebook, site internet, blog, média, etc…

Réplicabilité

En ce moment, il y a beaucoup de projets de maisons d’agriculture urbaine qui sont en train de se structurer à Lyon et à Toulouse par exemple. 

Concernant la cité de l’agriculture à Marseille, le projet est très moulé à son territoire, il y a eu un vrai travail d’ancrage territorial. La réplication du projet est tout à fait possible mais il faut faire attention à être bien adapté à son territoire et aller chercher de bonnes idées un peu partout. Calquer le modèle de la cité de l’agriculture tel quel dans un autre territoire ne fonctionnera pas toujours car cette entité-là est très singulière et ne s’applique pas forcément à un autre territoire.

Contact 

Louis ROLAND

Direction Opérationnelle

04 28 70 97 71 (mobile) – Présent au bureau du Lundi au Jeudi.